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Mémoire d’esclaves

Inscrite à l’agenda de l’UNESCO en 2004, la Journée Internationale du Souvenir de la Traite Négrière et de son Abolition (JISTNA) est célébrée le 23...

La banque de demain…

Afrology a lancé en 2020 un projet de création d’une banque d’épargne et d’investissement. La Banque de demain regroupe des africains de la diaspora répartis...

La communauté internationale ou le papa Noël d’Afrique…

L’Africain, à la recherche d’un paradis perdu…

La traite Négrière, la colonisation, la succession des États Nations ont laissé l’africain dans une déformation congénitale : le syndrome du sauveur bienveillant, le Guide éclairé. La maladie est savamment entretenue par des médias et des gourous du Sud comme du Nord de la planète.

On peut encore lire sur le site de RFI : « Après une semaine de fortes tensions suite au rejet par l’opposition burundaise des résultats des élections communales du 24 mai 2010, la communauté internationale vient de trancher en faveur de la Commission électorale. Le 3 juin, ses représentants ont appelé les cinq partis de l’opposition à revenir sur leur décision de ne pas participer aux élections présidentielles du 28 juin. Un appel pour le moment, resté sans écho favorable ». [1] Sans écho: cela n’étonne même plus personne.

Le problème de ces gros effets d’annonce est qu’il n’y a jamais de suivi. Ils ont dû recevoir une dépêche de ladite “communauté” par email ou par fax. Vu la proximité alors établie, nous allons désormais l’appeler “coco”. Mais de mémoire de sociologue, nous n’avons jamais vu un terme aussi flou (mis à part peut-être celui d’ethnie).

Définitions

Le terme de communauté internationale est une expression politique qui se rapporte de façon imprécise à un ensemble d’États influents en matière de politique internationale. Il peut indifféremment désigner :

  • les États membres de l’Organisation des Nations unies (c’est-à-dire tous les pays représentés à l’Assemblée générale) ce qui représente la quasi-totalité de la planète, à quelques exceptions près ;
  • les seuls États membres du Conseil de sécurité des Nations unies (ou, plus précisément, les cinq membres permanents) ;
  • les “groupes”, partenariats entre pays militairement ou économiquement puissants, tels que les pays de l’OTAN ou du G7 ou du G20, sans lien avec l’ONU;
  • les États-Unis et ses États clients. [2]

La définition la plus communément admise est celle, apparue au XIXe siècle avec le développement du droit international, et “qui désigne l’ensemble des États qui jouent un rôle important dans les affaires du monde”. Quelle est l’autorité suprême qui choisit ces fameux États et selon quels critères?

Pour le linguiste et philosophe américain Noam Chomsky: “Ce qu’on appelle la communauté internationale aux États-Unis, c’est le gouvernement américain et tous ceux qui sont d’accord avec sa politique.” Et “l’Occident, c’est les États-Unis et tous les pays suiveurs”, ajoutera t-il. [3]

Mais la question du bloc soviétique et des pays asiatiques émergents vient compliquer un peu l’analyse. Nous découvrons dès lors qu’il existe PLUSIEURS “coco”; la communauté devient désormais plurielle.

Communautés internationales variables et régulation à prétention universelle

La notion, malgré son approximation, a toujours contenu comme une promesse d’ordre qui présuppose un régulateur suprême : un grand architecte de l’Univers en somme (vaste programme…). Puisque nous sommes en petite tenue (blanche), nous pouvons alors appeler ce dernier “GA ou GADLU” (de ses initiales).

Si nous nous en tenons à la définition, il s’agirait toutefois d’une variable qui change d’adresse et de forme suivant le milieu où il devrait produire ses effets (une espèce de mutant) ; on utilise l’OTAN contre la Russie, mais la France ira seule en guerre (avec St Nicolas Sakozy) contre la Libye et la Côte d’Ivoire; les États-Unis (Ô suprême Gadlu) massacrent Sadam Hussein au nom de la sacro-sainte communauté internationale. Pendant ce temps, la Russie a sa propre communauté internationale en Ukraine et en Syrie. La Corée du Nord essaie de se créer aussi sa petite Communauté avec une arme nucléaire comme élément de persuasion massive.

Lorsque les États Unis définissent leur fameux “axe du mal” composé de pays pourtant membres de l’ONU, on se demande à quel Architecte ces derniers vont devoir se référer pour leurs problèmes de régulation. Mais pire encore, que se passe-t-il lorsqu’à l’intérieur même de ces groupes d’influence, un conflit vient à naître ? Cela rappelle le cas très récent du vote à l’ONU sur le statut de Jérusalem. Assisterions-nous soudain l’émergence d’une nouvelle communauté internationale (un nouvel axe du Bien) ?

Et l’Afrique ?

Nous avons été choqué par une résolution de l’Union africaine ce 23 janvier 2018 concernant des réfugiés sur son territoire.

Sous le titre : L’UA sollicitera la communauté internationale pour l’amélioration de la situation des réfugiés sahraouis, nous apprenons que “L’UA devrait adopter des décisions appelant la communauté internationale à contribuer à l’amélioration de la situation difficile des réfugiés sahraouis en attendant l’organisation d’un référendum sous la supervision de l’ONU”. [4]

Mais à quelle communauté s’adresse alors l’Union Africaine? A quel GA?

Le Togo, président en exercice de la Communauté Économique de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), dans une tentative désespérée de chantage ou de changement de paradigme, s’est désolidarisé il y a quelques semaines de son “coco” classique en s’alignant sur Jérusalem et les États Unis, afin de préserver les intérêts bien compris du guide (GA mineur) contesté. Les pays de la zone UEMOA (Union Monétaire Ouest Africaine), CEMAC (Communauté Économique et Monétaire de l’Afrique Centrale), CFP et Commores qui ont le Franc CFA en commun (18 États dits indépendants) sont tenus par la France qui dicte le choix de “coco”, suivant ses objectifs stratégiques propres. D’autres “coco” existent, tapis dans l’ombre:

  • pour ceux qui partagent la même langue; Francophonie (GA de 84 États) – Commonwealth (52 États),
  • les mêmes ressources; OPEP (une quinzaine d’États), le FPEG (5 États),
  • la même culture (le Monde Arabe – Le Monde Juif…),
  • la même religion (le pape, GA au Vatican…).

Le problème est que, à l’instar du groupe RFI (cité plus haut) et autres médias occidentaux qui entretiennent un contact étroit et disposent des coordonnées de “coco”, nos amis africains, du fait même de leur retard technologique, doivent travailler sous-couvert d’un parrain. C’est bien pour cela que nous avons du mal à comprendre les appels pressants de certains opposants africains à cette fameuse “Communauté Internationale” sur les ondes de Rfi, VOA, BBC, ou par email @yahoo.fr ou gmail.com. Si un “coco” condamne aujourd’hui l’utilisation des armes chimiques en Syrie, c’est que le bénéfice de la vente n’est pas tombé dans la bonne caisse; il faut en effet se poser la question de l’origine de ces armes “interdites”. Avant d’aller se plaindre via Gmail, il faut d’abord s’assurer que Google rend gloire au même Gadlu, sinon, il y a une erreur “code 550 Requested action not taken: mailbox unavailable – Try again later” [5] – [6].

Tout recours à la “Communauté Internationale” s’apparente selon nous à une bouteille jetée à la mer.

Conclusion

Mauvaise nouvelle: le père Noël n’existe pas. Ce sont les parents, les Grands Architectes, qui choisissent les cadeaux (un choix est toujours intéressé), les emballent le soir et prennent plaisir à voir les enfants découvrir et s’extasier. Suivant sa localisation en Afrique, son histoire et ses ressources stratégiques, chaque pays africain a son GADLU. Les parents cherchent à perpétuer leur nom, le nom de leurs ancêtres. Ils n’apprécient pas que les enfants changent d’orientation ou d’identité. Dieu dit: Faisons l’homme à notre image, selon notre ressemblance: Genèse, 1.26.

Pour le moment, certaines élites africaines ont bien compris la mission: trahir et rester fidèle au Gadlu pour se préserver. C’est grâce à ces corrompus que D. Trump se permet certains qualificatifs peu agréables mais très mérités en parlant du continent africain.

Votre première mission, chers enfants d’Afrique, si vous l’acceptez, c’est d’identifier cette élite de collabos; il est plus que temps de se prendre en charge. Avez-vous déjà vu un Français ou un Allemand en appeler à un “coco” quelconque pour résoudre un conflit interne? Il faut enfin démythifier le concept; le meilleur coco des africains, c’est l’Afrique. L’animation politique a fait le bonheur du Guide éclairé; ce sont les prières du fidèle qui confortent le GADLU*…

“Chaque génération doit, dans une relative opacité, découvrir sa mission, l’accomplir ou la trahir”
Frantz Fanon, Les Damnés de la Terre (1961)

Bonne année 2018 à toute l’Afrique.

Bruxelles, le 23 janvier 2018
Gustav Ahadji**
A la gloire d’une Grande Afrique Dans l’Univers

Notes:

* Dans nos recherches pour écrire cet articles, nous sommes tombé sur le site www.gadlu.info mais il n’y a là aucune trace d’un père Noël pour l’Afrique. Jean Ping doit en savoir quelque chose.

** Les initiales sont une simple coïncidence…

[1] http://www.rfi.fr/afrique/20100604-communaute-internationale-plaide-poursuite-processus-electoral-burundi

[2] Source : Wikipedia

[3] https://francais.rt.com/opinions/1804-noam-chomsky-tout-lecteur

[4] http://www.aps.dz/monde/68784-l-ua-sollicitera-la-communaute-internationale-pour-l-amelioration-de-la-situation-des-refugies-sahraouis

[5] Quand il y a des problèmes dans la livraison d’emails (par exemple un bounceback), votre serveur SMTP renvoie un message d’erreur particulier. Les serveurs utilisent toutefois ces codes de diverses façons, ce qui rend l’interprétation compliquée… La série la plus critique des messages d’erreur est la 5xx, surtout de 550 à 559. En particulier, vous obtiendrez probablement beaucoup de codes 550 d’erreur SMTP (un problème qui concerne l’adresse email du destinataire).

[6] Les documents des archives Snowden, fournies par l’ancien consultant de la NSA à Glenn Greenwald et Laura Poitras montrent notamment que, loin de se consacrer exclusivement à la traque des organisations terroristes, les services de renseignement britanniques et américains consacrent une large part de leurs ressources à l’espionnage économique et diplomatique. Ils bénéficient pour ce faire d’un gigantesque réseau de surveillance électronique, qui s’appuie aussi, en Afrique, sur d’importants moyens de surveillance des communications par satellite.