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La banque de demain…

Afrology a lancé en 2020 un projet de création d’une banque d’épargne et d’investissement. La Banque de demain regroupe des africains de la diaspora répartis...

Man to man, so unjust

La politique de la joue tendue
Promesses ou illusion d’un paradis futur

Man to man, so unjust
Children don’t know who to trust

10 Juillet 2016: Des centaines de personnes assistent, impuissants, complices, hypocrites, aux funérailles d’un réfugié nigérian, Emmanuel Chidi Nnamdi, battu à mort par un supporter de foot d’extrême droite à Fermo dans le centre de l’Italie. Cette agression suscite en Europe des interrogations sur la gestion de la question du racisme et de la xenophobie. Nnamdi, âgé de 36 ans, est mort à l’hôpital après avoir été frappé à la tête par un certain Amedeo Manini, qui l’avait pris à partie, traitant sa femme Chinyere de « singe africain ».

Emmanuel Chidi et sa compagne de 24 ans se trouvaient à Fermo depuis huit mois, accueillis dans un centre de réfugiés de la Caritas, ONG catholique. Ils avaient fui le Nigéria après une attaque du groupe islamiste Boko Haram contre une église…

L’agresseur a reconnu avoir insulté la jeune femme mais prétend que le couple s’apprêtait à voler une voiture et qu’il n’avait agressé Emmanuel qu’après que celui-ci l’eut frappé en premier au moyen d’un panneau de signalisation. Il a de même nié toute connotation raciste au terme de « singe » qu’il avait utilisé, arguant qu’il était communément employé dans les stades de football. De fait, en juillet 2013 déjà, Roberto Calderoli, sénateur de la Ligue du Nord, comparait Cécile Kyenge, alors ministre de l’Intégration en Italie, à un orang-outang. En dépit de la très grande médiatisation de cette insulte, le Sénat italien a bloqué les poursuites contre l’homme politique.

Au delà de la peine, Incompréhension, Indignation, Irritation…

Incompréhension face à une certaine volonté destructrice: L’africain, ce sauvage, ne passe pas ses émotions sur l’étranger. Il est bêtement apte à léser son propre frère et partager son repas avec l’invité. La politique, nous apprend-on, a pour but de civiliser l’homme. Mais cette civilisation tant vantée par le colon et le Capital dominant apparait comme une antichambre de la bestialité. Si l’assertion « Homo homini lupus », posée par Thomas Hobbes, est vraie, le rêve de développement s’assimilerait-il alors à un certain retour vers l’état animal? Moi singe (Bonobo), toi loup évolué… « Man to man is an arrant wolf ». La chasse est ouverte.

Indignation devant ces milliers de prêtres venus d’Italie, porter la « lumière » au continent noir: Ces religieux, hier si bavards, sur l’autel si volubiles, aujourd’hui silencieux devant le drame qui se déroule aux portes de Rome. Et demain pourtant, l’Afrique sera là, représentée en nombre au rendez-vous du concile de Vatican, aux rassemblements des jeunes Cathos, en recueillement touristique à Lourdes pour réparer une jambe cassée ou une trompe bouchée, au nom d’un même Dieu. Comment continuer à tendre la joue gauche lorsque le premier coup sur la joue droite est déjà si fatal? Emmanuel aura-t-il droit au paradis sans avoir répondu à cet appel sacré de Jésus? Lectures bibliques : Matthieu 5:1-10, 13-17 et 38-48, Romains 12:17-21

Irritation devant tous ces dirigeants noirs assis sur la dignité: Jamais un mot de trop, jamais aucune plainte pour ces milliers de disparus dans la méditerranée et sur le continent; pas une seule question ni demande d’explication. Ils sont pourtant nombreux, ces ministres et présidents-noirs-à-vie qui côtoient et tutoient les con-frères blancs dans d’illustres assemblées, ateliers, loges et temples en occident et en Afrique. Certains de ces Leviathans sont même devenus « Charlie », le temps d’un voyage aux frais de la grande communauté des singes.

Si, en priant un même Dieu, on se flanque déjà de pareilles raclées, comment se passerait la rencontre entre deux religions différentes? Et dire que Emmanuel, tel Moïse, fuyait Al Qaida, sans en mourir… Le monde a encore un long chemin vers la terre promise.

Titre: Paroles de Bob Marley
extrait de: « Who the cap fit » (let them wear it).